Suite à des études de philosophie à l’université de Bordeaux et un parcours de danse depuis l’enfance qui la mène au Conservatoire de Bordeaux, Aline Landreau prend part de 2005 à 2007 à la Formation d'Artiste Chorégraphique du Centre National de Danse Contemporaine à Angers sous la direction d'Emmanuelle Huynh. Elle participe ensuite en 2009 au programme Essais du CNDC dédié aux investigations chorégraphiques émergentes, et obtient conjointement un Master II en recherche en danse auprès de l'Université Paris 8 – Saint Denis.
Son travail met en situation le trouble perceptif à l’intérieur du cadre formel et symbolique de lieux prédéfinis tels que les espaces du théâtre, ou des espaces plus atypiques. Elle met ainsi en place des dispositifs performatifs et sonores à la lisière des arts visuels, toujours immersifs, où prend corps une présence archaïque mue à la fois par son mouvement et sa production vocale. Ses différents projets interrogent avant tout les conditions de saisie sensible d'un spectateur auteur de son propre regard, et fabriquent des environnements propices aux projections individuelles et au déploiement d'un imaginaire personnel, qui se tisse à partir de la mémoire et des potentiels visionnaires de chacun.
Elle a ainsi créé en 2015 la pièce Blur!, présentée au festival Open Spaces à Tanzfabrik, et reprise en décembre 2016 au festival The Nest à Manama, Bahrein. Dans cette pièce réalisée en collaboration avec le créateur lumière Bruno Pocheron, le dispositif scénographique propose d’entrelacer l’artifice simple du brouillard et la technologie des projecteurs LED pour une exploration des processus d’identification, de localisation et de composition, qui structurent une réalité subjective. En 2016, elle a créé la pièce Vox, présentée en janvier 2016 au festival Tanztage à Berlin, puis au festival ImPulsTanz à Vienne en août 2016 et remarquée par la critique notamment le quotidien Der Standart. La pièce a été présentée en septembre 2019 au Lieu Unique à Nantes lors du festival Champs Magnétiques. Vox s’intéresse à la dimension profondément physique, immédiate et donc spatiale du sonore. Le corps en scène est ainsi mu en premier lieu par sa voix, vue comme une énergie motrice interne et primitive, aux origines de l’oralité et par extension du langage. L’espace du plateau se met en place à partir de cette composition vocale amplifiée et transformée en temps réel. Elle a co-fondé en 2010 Météores – constellation de jeunes chorégraphes et plateforme chorégraphique implantée à Nantes – pour partager des outils de production et d’administration et comprendre activement ce que peut être une communauté artistique au travail aujourd'hui. Aline Landreau poursuit également depuis 2008 un travail de sensibilisation et de transmission guidée par son intérêt pour les techniques somatiques et l’improvisation, et ce dans de multiples contextes : établissements scolaires – avec notamment la création de la vidéodanse Être vivant en Lycée en 2015 – hôpitaux, et festivals. Aline Landreau a créé les lettres sonores Correspondances pensées comme des cheminements chorégraphiques entre janvier et juin 2013 en milieu hospitalier à Angers. Elle a bénéficié par ailleurs de la bourse DanceWeb du Festival ImPulsTanz à Vienne en 2012. Elle est lauréate du Fonds Transfabrik de coopération franco-allemand de l’Institut Français de Berlin en 2017 avec la pièce Underneath • Souterrains. Aline Landreau est par ailleurs interprète à partir de 2007 pour des chorégraphes tels que Loïc Touzé (avec la pièce 9), Emmanuelle Huynh (Monster Project, Cribles et ses variations Live, Wild et Nihon) et depuis une dizaine d'années de façon privilégiée avec Vincent Dupont (L’Étang Suspendu, Souffles, Air, Stéréoscopia, Mettre en Pièce(s), Cinq Apparitions Successives, Attraction). Un compagnonnage artistique se tisse sur l’année 2018 avec Loïc Touzé / Honolulu à Nantes dans le cadre d’un dispositif de la ville de Nantes. Ses activités se déploient actuellement entre Nantes, Berlin et une portion rurale française, avec la volonté de relier ces contextes différents - artistiques ou non. Elle y partage les pratiques et les points de vues, et questionne les façons d'aborder corps et mouvement, au coeur de nos interactions.
Son dernier solo Corpus interroge la matérialité du vivant par une série de mutations et de manipulations concrètes et symboliques de matières. La pièce est créée en mars 2020 au TU-Nantes. Elle travaille au second volet muséal Si loin si proche, en partenariat avec le FRAC Pays de la Loire pour l'automne 2021.