François Veyrunes, chorégraphe, créateur sonore et directeur artistique de la Compagnie 47• 49
Passionné de ski alpin l’emmenant jusqu’en Équipe de France Universitaire, il achève sa formation en Master informatique avec l’intention de s’orienter vers la recherche universitaire.Viscéralement inspiré et nourrit, dès son premier atelier chorégraphique en 1976 avec Mirjam Berns – ambassadrice et émulatrice exceptionnelle de la technique Cunningham en Europe, contribuant généreusement à l’effervescence chorégraphique Grenobloise des années 70-80 au côté de Jean-Claude Gallotta, Christiane Blaise et toute une communauté de danseurs curieux et porté par un énorme appétit pour la recherche et l’expérimentation tout azimut.
Il fait le choix de se consacrer pleinement au champ chorégraphique et se détourne de sa carrière informatique toute tracée. Il intègre en 1984, le Centre National de Danse Contemporaine à Angers où la rencontre avec Merce Cunningham alors artiste associé, est déterminante dans sa vision et son approche du champ artistique.
Ce sont autant d’opportunités d’échanges avec cet artiste majeur de XXème siècle – et certains danseurs de sa compagnie – à propos de ses modalités d’écritures, de l’engagement extrême du corps dansant, de questionnements autour de son logiciel alors en gestation, Life forms.
Il retrouve Mirjam Berns, artiste invitée au CNDC puis après un long séjour chorégraphique à New York en 1985/86, lorsqu’il rejoint la compagnie de Christiane Blaise pour deux créations.
Les questions aussi fondamentales que le sens, la dramaturgie, les notions de récits sensibles l’invite naturellement à créer la Compagnie 47• 49 en 1989. Il cofonde parallèlement, le collectif Séisme avec le cinéaste Jean-François Néplaz, le metteur en scène Michel Dibilio et le musicien électro-acousticien Jean-Marc Vivenza. Autant d’occasions pour confronter individuellement et collectivement ses propres interrogations avec le médium chorégraphique, par des collaborations avec différents metteurs en scènes et avec les arts de la piste. Ses collaborations avec le cinéma documentaire et expérimental l’incite à l’écriture de ses premières bandes sons.
Il cofonde en 1999 le collectif CitéDanse à Grenoble.
Il développe avec enthousiasme et détermination une ligne artistique et un engagement citoyen inscrit dans la durée où il considère essentielle la valeur du temps pour creuser toujours et davantage la question de l’être en tant que sujet, dans ses propres défis, sa créativité et son libre-arbitre.
Pour mettre en œuvre ce travail de création, il met en place un fonctionnement collégial au sein de la compagnie, avec deux coopérations artistiques majeures, Christel Brink Przygodda et Philippe Veyrunes.Dans ses processus de création avec des artistes liés au plateau et dans ses actions artistiques impliquant les personnes implantées sur les territoires, il cherche à révéler la singularité de chacun, danseurs, circassiens, comédiens, amateurs, public en milieu scolaire, en voie de réinsertion, en situation de handicap, personnes hospitalisées, en EHPAD ou encore en milieu carcéral.
Aujourd’hui et pour les années à venir, au sein de la Compagnie 47• 49, il poursuit son chemin artistique et citoyen avec autant d’engagement et de détermination. Il creuse toujours et davantage son écriture chorégraphique radicale et singulière ; il est ouvert et disponible au regard des pulsions du monde et inscrit son projet en partage au cœur de la cité.
Il a créé à ce jour une quarantaine de pièces chorégraphiques dont trois trilogies, formats d’œuvres chorégraphiques développés sur plusieurs saisons déclinant sur trois pièces, la profondeur et la ramification des enjeux. Ses dernières créations rencontrent un vaste public bénéficiant de tournées importantes en France et à l’étranger.
Visuel : Le spectacle Sisyphe heureux de la compagnie 47•49. Photo Guy DELAHAYE